Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/394

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Les filles du Rhin.
––––––––––Siegfried ! Siegfried !
–––––––––Suis notre conseil.
–––––––––Cède ! Fuis l’anathème !
–––––––––Les Nornes, par la nuit,
–––––––––––le tressèrent
–––––––––––dans le câble
––––––––––des lois sans fin.
Siegfried.
––––––––Mon fer rompit un épieu.
––––––––––Des lois sans fin
–––––––––le câble éternel
––––––––––même tressé
–––––––––de charmes maudits,
––––––––Nothung saura bien le rompre !
–––––––––Un monstre m’apprit
–––––––––l’anathème, un jour,
––––––––sans pouvoir m’apprendre la peur.
(il contemple l’anneau)
–––––––––––Le Monde
––––––––peut m’être échu par cet anneau :
–––––––––pour les joies d’amour
––––––––––j’en ferais don.
––––––––Il vous revient si vous m’aimez.
–––––––Mais on veut pour mes jours m’effrayer.
––––––––––N’eût-il, dès lors,
–––––––––pas le moindre prix,
––––––––l’anneau demeure à mon doigt.
–––––––––Ma vie et mon corps,
–––––––––––oui, tels,
––––––––moi, je les jette au loin.
(Il a ramassé une motte de terre, l’a élevé au-dessus de sa tête et, sur son dernier mot, il la jette derrière lui.)
Les trois filles du Rhin.
–––––––––––Loin, Sœurs !
–––––––––Loin d’un tel simple !