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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/397

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Siegfried.
(gaiement).
–––––––––Maigre vois-je mon repas :
–––––––––––de votre chasse
––––––––––faites-moi ma part.
Hagen.
––––––––––Toi, sans gibier ?
Siegfried.
––––––––J’ai fait chasse en forêt ;
–––––––gibier des eaux seul s’est montré.
–––––––Si j’avais su mieux m’y prendre
––––––––de trois oiseaux des ondes
––––––––j’aurais bien fait ma proie,
–––––––qui, là, dans le Rhin, m’apprirent
–––––––mon meurtre pour aujourd’hui.
(Siegfried s’assied entre Gunther et Hagen. Gunther fait un mouvement d’effroi et jette un regard sombre sur Hagen.)
Hagen.
––––––––La triste chasse, vraiment,
––––––––où, chasseur, on est chassé
––––––––par le gibier lui-même !
Siegfried.
––––––––––––A boire !
(Hagen fait emplir une corne à boire et la lui présente.)
Hagen.
––––––––Certains assurent, Siegfried
––––––––que, quand l’oiseau gazouille
–––––––––tu sais ce qu’il dit :
–––––––––Serait-ce donc vrai ?
Siegfried.
–––––––––Bel âge que j’oubliai
–––––––––––sa chanson !
(Il saisit la corne, se tournant vers Gunther, boit et lui tend la corne.)