Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/399

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––––––––––si tu le veux
–––––––––je t’offre l’histoire
––––––––des jours de ma jeunesse.
Gunther.
–––––––––J’y suis tout prêt.
(Gunther et Hagen s’installent auprès de Siegfried qui, seul, est assis, le buste droit, plus haut que les autres, tous étendus au dessous de lui.)
Hagen.
–––––––––Commence, alors.
Siegfried.
–––––––Mime fut un gnome hargneux.
––––––––Par l’envie poussé,
–––––––––il m’éleva
–––––––––afin qu’un jour
––––––––l’enfant valeureux
–––––––lui tuât un monstre, au bois
–––––––gardien antique d’un trésor.
––––––––Lui même m’enseigne
–––––––––comment l’on forge,
–––––––––mais où le maître
–––––––––n’a réussi,
–––––––––l’élève fier
––––––––a su faire l’œuvre :
–––––––des deux tronçons brisés d’un glaive
––––––––fondre un glaive nouveau.
–––––––––Le fer du père
–––––––––est reforgé.
–––––––––Forte et dure
––––––––j’ai refait “Nothung”.
–––––––––Bonne au combat
–––––––––Mime la sent ;
–––––––le Nain me conduit au bois.
–––––––J’y frappe Fafner, le monstre…