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- qu’au jour fatal on vous prit.
(Elle a passé l’anneau à son doigt et s’est tourné vers le bûcher où le cadavre de Siegfried est déjà étendu. Elle arrache a un homme une grande torche allumée et la brandit vers l’horizon.)
- Corbeaux, vers Wotan !
- Faites lui connaître
- [1] les choses dites ici
- De Brunnhild’ le roc
- flamboie encor !
- Que votre fuite
- guide Loge au Walhall,
- car des dieux
- la nuit finale descend.
- Tel soit embrasé
- le Walhall, burg éclatant !
(Elle lance la torche dans le bûcher, d’où s’élève aussitôt une vive flamme. Les deux corbeaux qui se sont envoles du rivage disparaissent vers le fond.[2] — Deux jeunes hommes amènent le cheval Grane, elle s’élance vers lui, lui enlève la bride et s’appuie familièrement sur son encolure.)
- Grane, ami,
- salut à toi !
- Sais-tu bien, ami
- où, moi je te mène ?
- Aux rouges flammes
- gît ton seigneur,
- Siegfried, mon noble héros !
- Heureux de le suivre,
- t’entends-je hennir de joie ?
- Est-ce l’appel
- des flammes rieuses ?
- Dans ma poitrine
- sens quelle ardeur !
- Claire flamme
- au cœur me jaillit.
- Lui, l’étreindre,