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- Partout où sont des êtres,
- [1] dans l’eau, la terre et l’air,
- Loge cherche
- Loge demande,
- partout où des forces,
- des germes s’agitent,
- ce qui pour l’homme
- peut valoir
- la Femme, charme sans prix ?
- Mais partout où sont des êtres,
- le rire seul
- répondit à ma voix :
- [2] dans l’eau, la terre et l’air,
- nul n’a voulu
- laisser l’Amour ! —
- Un seul existe
- dont l’âme a banni l’Amour :
- le feu de l’Or
- lui fit renier la Femme.
- Du Rhin les claires Filles
- m’ont gémi leur douleur :
- le Nibelung,
- Noir-Alberich,
- les poursuivait
- en d’inutiles désirs ;
- [3] du Rheingold
- le Nain s’est saisi par vengeance :
- cet Or devient
- son bien le plus cher,
- plus que la Femme et l’Amour.
- Pour leur rouge hochet,
- au gouffre enlevé,
- les Filles m’ont dit leurs plaintes :
- vers toi, Wotan,
- va leur espoir
- que ta force dompte le traître,
- que l’Or au fleuve
- enfin revienne,
- et reste à jamais leur richesse. —