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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/7

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PRÉFACE

La version de l’Or du Rhin que je publie aujourd’hui aurait dû logiquement précéder celle de la Walkyrie ; mais, je l’ai expliqué ailleurs, c’est sur la Walkyrie que les circonstances m’amenèrent à expérimenter tout d’abord la nouvelle méthode de traduction. Du moins puis-je dire que lorsque l’ensemble du problème se posa, j’étendis à l’Or du Rhin et aux autres parties de l’Anneau du Nibelung les essais, les procédés de travail et les principes généraux en cours d’expérimentation pour la Walkyrie. La traduction de l’Or du Rhin, achevée dans les premiers mois de 1895, fut essayée tout entière en des auditions privées, et, fragmentairement, en des exécutions publiques. Depuis, je l’ai reprise et revue de la première ligne à la dernière, et c’est le résultat de cette révision qui forme le texte français contenu dans la présente brochure, texte fait pour être chanté, non pour être simplement lu.

Pour l’exposition du système adopté, le lecteur est prié de se reporter comme toujours aux deux préfaces de la Walkyrie ; je n’en donne ici que les règles essentielles.

1°. Respect du sens — sens général, significations particulières, images poétiques — scène par scène, phrase par phrase. Le premier devoir du traducteur est d’être fidèle, et fidèle, s’il se peut, jusqu’à la littéralité : ce n’est pas sa pensée, ce ne