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Donner

(montrant le fond de la scène, qui est encore enveloppé d’un voile de brumes).

––––––––––Lourdes vapeurs
––––––––––flottent dans l’air ;
––––––––––j’ai chagrin
––––––––––de ce triste poids :
––––––––––qu’aux blêmes nuées
–––––––brille l’éclair de l’orage :
–––––––ainsi le ciel sera clair !

Il a gravi une roche élevée sur l’escarpement qui domine la vallée, et brandit maintenant son marteau.

–––––––Héda ! Héda ! Hédo !
––––––––––A moi les brouillards !
––––––––––les brumes à moi !
––––––––––Donner, le chef,
––––––––––clame l’appel !
––––––––––qu’au marteau brandi
––––––––––roulent vos rangs !
––––––––––Sombres vapeurs !
––––––––––Souffles obscurs !
––––––––––Donner, le chef,
––––––––––clame l’appel !
–––––––Héda ! Héda ! Hédo !

Les brumes se sont rassemblées autour de lui ; il disparaît complètement dans une nuée d’orage qui s’amoncelle, toujours plus épaisse et plus sombre. On entend alors son coup de marteau tomber puissamment sur la roche ; un grand éclair jaillit du nuage, suivi aussitôt d’un violent coup de tonnerre.

––––––––––Frère, viens ça !
–––––––fais de cet arc un chemin !

Froh a disparu avec lui dans le nuées. Soudain les nuages commencent à se dissiper ; Donner et Froh deviennent visibles ; partant de la place qu’ils occupent, le pont de l’arc-en-ciel s’élève, éblouissant de lumière, au-dessus de la vallée, et va jusqu’au burg, qui maintenant rayonne du plus brillant éclat, baigné par les feux du soleil couchant.

Fafner, qui, près du cadavre de son frère, a finalement ensaché tout le Trésor, a quitté la scène, emportant l’énorme sac sur son dos, pendant l’incantation de l’orage faite par Donner.

Froh.
–––––––Au burg mène l’arche,
–––––––svelte et forte pourtant :
––––––––––suivez sans peur
––––––––––ce chemin clair et sûr !