Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/87

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Wotan

(absorbé dans la contemplation du burg).

––––––––––L’œil des deux brille
––––––––––au soir sublime ;
––––––––––aux feux du couchant
–––––––luit l’aime château :
––––––––––mes regards dès l’aube
––––––––––l’ont vu splendir
––––––––––superbe et sans seigneur,
–––––––gloire et rêve du Dieu.
––––––––––De l’aube aux ténèbres,
––––––––––en maints labeurs,
–––––––sans joie on fit sa conquête !
––––––––––Voici la nuit :
––––––––––contre sa haine
–––––––qu’il soit l’asile enfin !
–––––––Tel — sois salué,
–––––––burg affranchi d’effroi !

(A Fricka.)

––––––––––Suis mes pas, femme :
–––––––au Walhall règne aussi !

(Il la prend par la main.)

Fricka.
––––––––––Qu’exprime ce titre ?
–––––––Rien, certes, ne lui ressemble !
Wotan.
––––––––––Domptant toute crainte,
––––––––––mon cœur vient d’oser :
––––––––––au jour des victoires —
–––––––tout sera clair pour toi !

Wotan et Fricka marchent vers le pont de l’arc-en-ciel : Froh et Freia les suivent, immédiatement après eux ; Donner vient ensuite.

Loge

(qui s’attarde sur le devant de la scène et suit les Dieux du regard).

–––––––A leur perte ils vont en courant,
–––––––ceux qui sûrs de leur force s’estiment.
––––––––––J’ai honte un peu