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d’ailleurs que dès 1848 les idées fondamentales de Wagner sur les questions sociales était complètement formées : d’autre part dans ses œuvres théoriques écrites de 1819 à 1851 nous ne trouvons aucun passage où se puisse déceler l’influence de Bakounine.[1]

L’insurection de Dresde éclata le 4 mai : mais les révoltés étaient insuffisamment organisés, les forces dont ils disposaient étaient trop faibles pour leur permettre de résister victorieusement à l’armée saxonne, grossie des renforts envoyés par la Prusse. Aussi l’insurection fut-elle étouffée en l’espace de cinq jours.

Dès le premier jour Wagner s’était rendu au centre même de l’action : il se tint quelque temps en observation sur la tour de la « Kreuzkirche » tour haute d’une centaine de mètres, d’où l’on domine la ville et les environs : selon les pièces du procès il surveillait de là les mouvements de l’ennemi et prenait des notes qu’il

  1. Nous ne savons pas de source certaine l’opinion de Bakounine sur Wagner. H. Dinger, qui a pu consulter les pièces du procès intenté aux personnes impliquées dans la révolution de Mai 1849, cite la phrase suivante, tirée de la déposition de Bakounine : « en Wagner je reconnus aussitôt un fantaisiste, et bien que j’aie causé avec lui, souvent même de politique, je ne me suis jamais uni à lui en vue d’une action commune ». Si telle est la véritable opinion de Bakounine, elle ne lui fuit pas honneur. Mais comme le dit avec justesse Glasenapp, on ne peut se fier complètement aux pièces d’un procès dont la rédaction a toujours quelque chose d’arbitraire. il est probable que Bakounine ne s’est exprimé de la sorte que dans le but de décharger Wagner.