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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/13

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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR 9

en rendant possible, à ces mêmes Français, la lecture, l’étude, la méditation de quatre exemples de ce Drame, applications concrètes de ses principes abstraits. Or, de ces quatre applications, de ces quatre « opéras » ou Drames, comme on voudra, que dit Wagner lui-même ? Ceci : « Les trois premiers, le Vaisseau-Fantôme, Tannhaüser et Lohengrin, étaient, avant la composition de mes écrits théoriques, complétement achevés, vers et musique... Mon « système proprement dit, si l’on veut à toute force se servir de ce mot (1), ne reçoit donc encore, dans ces trois premiers poèmes, qu’une application fort restreinte. Il en est autrement du dernier que vous trouverez ici, Tristan et Iseult (2)». Ainsi, considérant cependant une traduction de ces quatre ouvrages comme une quadruple métaphore explicative et suggestive, explicative de ses principes, suggestive de ses théories, Wagner était réduit, en 1860,à ne recommander de cette métaphore qu’un terme sur quatre, un seul terme, Tristan et Iseult, pour intégralement significatif de son esthétique intégrale. Sans doute, d’un tel contraste même, entre l’absolu de ce terme idéal et le relatif des trois autres termes, il réussissait à tirer des indications saisissantes. Mais enfin, il avait beau dire : « Main-

de la musique devenue visible. Il eût voulu que le monde les acceptât tels quels, sans dénomination spéciale. On a du reste vu que, pour l'Anneau des Nibelung, c'est un Bühnen-Festspiel, un «jeu-scénique-de-fête » ou festival scénique : ces vocables sont expressifs du but national de Richard Wagner, tel qu’il sera développé ci-dessous. Toutefois pourrait-on dire qu’à un point de vue critique, le terme le plus exact serait encore « action » (SpSpLï), lequel s’étale en première page de la partition de Tristan und Isolde. Toutes ces affrmations trouveront leur commentaire dans le présent Avant-propos. (1) On verra ci-après, pp. 19-20, ce qu’il faut penser de ce terme, en ce qui concerne Richard Wagner. (2) Lettre sur la musique, nouv. éd. pp. LIII-LIV.