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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/145

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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDtNAVEa 141 du poème Siegfried, Gunther, Théodoric (sans parler d’Attila). Avec Siegfried, les traditions des Francs-Saliens avec Gunther, celles des Burgundes celles des Goths, avec Théodoric. Il n’y a guère, toutefois, que la tradition burgunde que l’on puisse étudier historiquement mais cela suffit, puisque l’événement qu’elle rapporte, la destruction du premier royaume de Bourgogne par les Huns (436), est capital dans le poème. Cette constatation est basée sur un passage de la Chronique de Prosper Aquitanus, prêtre au ve siècle, et ami de saint Augustin Eodem tempore Gundicarium Burgundionum regem, inter Gallias habitantem, ~Etius bello obtrivit pacemque ei supplicanti dedit, qui non diù potitus est, siquidem illum Chuni cum populo suo ac stirpe deleverunt. Ce Gundicaire, le Gunther des Nibelungen, entra en Gaule au commencement du v siècle il s’empara du territoire compris entre le Rhin et les Alpes, et c’est en 436 qu’il périt dans une grande bataille livrée aux Huns sur les bords du Rhin. Vicissitude fortuite dans ce chaotique drame des Invasions. Mais un souvenir s’en fit, plus tragique que l’événement même, et qui, toujours grandi, aboutit à l’épopée des Nibelungen (1). C’est que la bataille des Champs Catalauniques la plus grande bataille de toute l’époque des Invasions, vint par là-dessus, et l’impression inouïe qu’elle laissa, cette monstrueuse mêlée de tous les peuples, cette manière de Leipsick fauve et nue, se répandit, par récurrence, sur lés (i) Nous verrons bientôt que le poème des ~VtMuM~Mconstitue la première forme de cette tradition, la première en date. Les CAaa~ Mfof’ /ttM de l’Edda jaitiiront, plus tard, sous l’action d’un événement paraHète à celui de la chute de l’empire romain, et qu’ils exprimeront avec tes mêmes symboles. Nous vouions parier des invasions danoises, du démembrement de t’empire carlovingien.