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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/146

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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES événements antérieurs comme sur ceux qui suivirent, et les rougit du même flamboiement. Ce fut, ensuite, un vaste envol de légendes, de chants, le cycle épique de l’invasion d’Attila cycle né dans les rumeurs de la cavalerie hunnique, rythmé du choc des boucliers sur les Champs Catalauniens, partout épandu.

mais qui, peu à peu, se localisa suivant des conditions, que volontiers essayerions-nous, en passant, de déterminer.

Le sujet principal n’est plus, dés lors, l’invasion d’Attila, la chute de l’empire romain bien que tout craquant du symbole de cette immense catastrophe, le cycle se limite à une des circonstances de cette invasion, à un événement restreint, mais aussi plus vivant peut-être, plus spontanément dramatique, parce qu’il est moins systématique : l’anéantissement du premier royaume de Bourgogne. Et tout le tragique est reporté, accumulé, sur cette circonstance particulière.

H est certain qu’il existait déjà, avant l’invasion d’Attila en Gaule, une légende sur la mort de Gundicaire. Mais après Attila, parmi la pleine épouvante du temps, cette légende sanglante se développa à l’infini. Elle fut comme un thème où chacun mit son àme douloureuse. C’est même, sans doute, pour cela, c’est dans cette sensation de chaos, que Prosper Aquitanus, relatant l’événement, force la note, va jusqu’à écrire que le roi Burgunde fut exterminé avec son peuple et sa race, Il cum populo suo ac stirpe

Réminiscence, évidemment,

réminiscence

cHàrée, dans cette oreille latine, de quelque abrupt poème, de quelque farouche saga entendue, déjà presque fixée dans la forme des lieder forcenés qui clament, à la fin du N~e~M~e-/td~, l’en-

tr’égorgement des Huns, des Burgundes et des Amelungen niais erreur d’histoire, ou, du moins, exagération pt’opt’c à entrahier à une Ct’t'cur d’histoire (car AquItanus, personnellement, s’embarrassa fort peu, semble-