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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/169

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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES i65

blement, d’autres chants appartenant au cycle des A~e~My~/e/t qui ne furent pas attirés dans la rédaction écrite au commencement du xm° siècle. Le poète Marner indique quelques-uns de ces chants. Nous n’avons ni l’intention, ni la faculté de relever, une à une, tout le long de l’époque féodale, les vicissitudes de l’épopée germanique. Nous voulons seulement suivre, à travers le Moyen-Age, la trace générale du poème, mais du poème considéré, maintenant, dans son caractère païen, scandinave. Pour cela, ayant vu l’action du Moyen-Age sur l’oeuvre, il faut examiner la réaction de l’œuvre sur le Moyen-Age (1). Le Moyen Age a teinté le poème des couleurs de l’idéal latin et chevaleresque ; à son tour le poème incorpore dans le Moyen-Age le vivant souvenir des Mythologies et des Barbaries ; il y suscite comme des palingénésies de religions et d’épopées.

Comme nous venons de l’indiquer, la tradition des M~K~e/t

ne donna pas seulement naissance au poème de ce nom. A un degré de formation moins < parfaite

elle se résolut en une pluralité de légendes, de contes, de WMrcAe~,qui descendirent dans le peuple. La Chevalerie avait pour elle la grande épopée ruisselante de durandals et d’oriflammes. Le peuple eut mieux l’àme même de l’épopée, son âme naïve, primitive, mystérieuse, pleine de l’étoilement des anciens cieux. Qu’on ne nous objecte pas la prétendue < gros" siôreté de ces légendes nous savons bien que l’unc d’elles, le ~œr/tpy ~hW, fait du Héros du Nord un apprenti forgeron (mais il tranche l’enclume avec l’Hpée forgée !), un bouvier (mais il est le prodigieux bouvier d’uu monstrueux bétail de Dragons !). Lorsqu’elles aboutissent si bas, ou plutôt si loin, les traditions épiques sont bien prés de revenir à l’élémentaire réalité (< ;Hs’agit,bien entendu,du Moyen-Ageallemand.