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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/67

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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

avec pleine conscience, des œuvres plus parfaites, c’était à ce moment-là que plus d’un s’avisait de juger excessives ses partielles audaces antérieures, devenues insuffisantes pour lui L’heure devait venir et vint où bien plus, après tout, que les pires suites éventuelles d’un coup d’éclat définitif, le malaise de l’artiste, à force d’augmenter, lui paraitrait insupportable et lui parut en effet tel

Enfin je dus comprendre, clairement.

dans quel but on cultive le théâtre moderne. en particulier l’opéra (1) ; et cette constatation l’emplit d’un tel dégoût, qu’abjurant tout essai de réforme, incapable de transiger, obligé de s’avouer que s’il ne transigeait pas, il lui faudrait tôt ou tard rompre, et romprç sans esprit de retour, avec ce genre < frivole", < équivoque et mondain, il commença de chercher suivant quelles conditions se devrait consommer cette rupture. Car rompre, c’était bien, rompre étant nécessaire mais ensuite~ Rompre n’est pas tout : rompre est un acte négatif, et ce n’est pas négative qu’est la mission ment un morceau composé pour flatter le goût le p !as bas, que n’éprouvons-nouspas ? Queue déception, lorsque, saisi jusqu’à t’âme par une belle et nobto phrase, nous la voyoussoudainement déchoir en cadence rebattue avec les deux roulades obligéeset l’inévitablenote soutenue,et qu’alors le chanteuroublie tout d’un cuup ses rapports avec le personnage auquel cette phrase est adressée, s’avance au bord de la rampe, et se tourne vers la claque pour lui donner le signal des apntaudissements (1) « Je voyais dans t’opéra une institution dont la destination spécialeest presque exclusivementd’offrir une distraction et un amusementà une population aussi ennuyée qu’avide de plaisir je le voyais en outre obligé de viser au résultat pécuniairepour faire face aux dépenses que nécessitel’appareil pompeuxqui a tant d’attrait, et je ne pouvais me cacher qu’il y eût une vraie folieà vouloirtourner cette institution vers un but diamétralement opposé, c’est-à -dire l’appliquer a arracher un peupie aux intérêts vulgairesqui l’occupent,tout le jour, pour l’élever au culte et i l’intelligencede ce que l’esprit humain peut concevoir do plus profond et de plus grand, a (Lettre sur la AfM~Mf,éd. nouv., pp. XXII-XXIII).