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(WOGLINDE et WELLGUNDE, en plongeant, se sont approchées par derrière ; elles poussent, lorsqu’elles sont tout contre eux, un retentissant éclat de rire.)
ALBERICH, bondissant, surpris, des bras de FLOSSHILDE.

Est-ce de moi que vous riez, méchantes ?

FLOSSHILDE, s’arrachant brusquement à lui.

Comme de juste, au bout de la chanson.

(Elle remonte vite, avec ses soeurs, et mêle, aux leurs, ses éclats de rire).
ALBERICH, d’une voix déchirante.

Malheur ! hélas malheur ! O douleur ! O douleur ![1] La troisième, la plus chère, m’a-t-elle aussi joue ?

LES TROIS FILLES-DU-RHIN

Vallala ! Lalaleya ! – Laleï ! Heya ! Heya ! Haha ! – Tu devrais avoir honte, Alfe ! Cesse de criailler, là au fond ! Ecoute

  1. Il faut noter ici la naissance du thème de la servitude (Partition, page 24, 5ème, portée). Ce thème, qui exprime la tyrannie des choses, surgit logiquement pour caractériser la farouche passion impuissante d’Alberich. Non moins logiquement, il servira, partiellement, à symboliser l’Epieu de Wotan, l’Epieu sacré couvert des Runes des traités (Pactes, Conventions, Nécessité, Servitudes) et, partiellement aussi, le travail des Nibelungen.