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fait violence grâce aux prestiges de l’Or. (Ils se rapprochent des Dieux.) Ecoute, Wotan, c’est notre dernier mot[1] : que Freya se rassure et vous reste ; j’ai découvert, pour sa rançon, une rétribution plus légère à nous, grossiers Géants, l’Or du Nibelung suffit, l’Or rouge.

WOTAN

Êtes-vous fous ? ce que je ne possède point, impudents, puis-je vous en faire don ?

FAFNER

Ce fut une très rude tâche de construire ton Burg, là : c’en est une très simple, pour toi, d’employer contre le Nibelung cette adresse, unie à la force, et faute de quoi, toujours, sont demeurés inutiles tous les efforts de notre haine.

WOTAN

Moi, pour votre compte, m’attaquer à l’Alfe ? Moi, pour votre compte, prendre votre ennemi ? Niais que vous êtes ! votre extravagante impudence abuse, aussi, de ma gratitude !

FASOLT, soudain, saute sur FREYA, et l’entraîne à l’écart avec l’aide

Ici, femme ! en notre pouvoir ! Tu vas nous suivre en guise de gage, jusqu’à ce qu’on nous paye ta rançon.

(FREYA pousse un grand cri : tous les DIEUX sont au comble de la consternation.)
FAFNER

Certes, il faut l’arracher d’ici ! Jusqu’à ce soir, prenez-y garde, elle ne sera pour nous qu’un gage : nous reviendrons

  1. Littéralement : « Écoute, Wotan, la parole des attendants. »