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pendait, pour vous, des fruits de jouvence : voyez donc à la préserver ! sans les Pommes, vieux et gris, décrépits et moroses, risée du monde, les Dieux mourront[1].

FRICKA

Wotan, fatal, funeste époux ! Vois à quelles avanies, à quelle ignominie, ta légèreté nous a livrés !

WOTAN, brusquement, comme prenant une détermination soudaine.

En route , Loge ! descends avec moi ! Partons pour Nibelheim[2] : je veux conquérir l’Or.

LOGE

Ainsi, les Filles-du-Rhin peuvent avoir bon espoir ? tu veux exaucer leur prière ?

WOTAN, avec violence.

Tais-toi, bavard ! Freya, la bonne Freya, c’est trouver sa rançon qu’il faut.

LOGE

Tu l’ordonnes, je te conduirai donc avec plaisir : descendons-nous à pic, droit par le Rhin ?

WOTAN

Pas par le Rhin !

  1. « Le Géant Thjasse arriva sous la forme d’un aigle, prit Iduna » (gardienne des Pommes-de-Jeunesse ; ici : Freya) « et s’envola avec elle. Les Ases souffrirent beaucoup de l’absence de cette Asesse : ils grisonnaient et vieillissaient… » (Edda de Snorro). Se reporter à l’Etude d’Edmond Barthélemy, p. 191, et à la note (2) de la p. 255.
  2. Sur Nibelheim, voir la note (1) de la p. 228 .