tomber ton marteau ? Et Fricka, qu’est-ce qui lui arrive ? Elle n’a donc pas plaisir à voir, grisonnant ainsi tout d’un coup, Wolan devenir presque un vieillard ?
Malheur ! Malheur ! que se passe-t-il ?
Ma main faiblit.
Mon cœur défaille.
A présent, j’ai trouvé ! Ce qui vous manque, le voici : les fruits de Freya, – dont, aujourd’hui, vous n’avez pas encore goûté. Vous étiez vigoureux et jeunes, lorsque vous les mangiez chaque jour. Mais la jardinière est en gage ; sur les branches, le fruit meurt et sèche : bientôt il en tombera, pourri. – Pour moi, la chose importe moins ; pour moi, Freya fut toujours chiche[1], fort avare de ses précieux fruits : car, en fait d’authenticité, je suis une fois moins pur, n’est-ce pas ? que vous autres[2], les Magnifiques ! En revanche tout dé-
- ↑ « FREYA chanta : Tu es fou, Loke, de raconter tes méfaits… LOKE chanta : Tais-toi, Freya ! je le connais parfaitement ; tu n’es pas exempte de fautes : les Ases et les Alfes assis dans cette salle ont tous joui de tes faveurs. FREYA chanta : Ta langue est chargée de mensonges ; elle occasionnera ta perte. Les Ases et les Asesses sont irrités contre toi. Le retour dans la demeure te sera triste. LOKE chanta : Tais-toi, Freya ! tu es une empoisonneuse et tu pratiques la magie… » etc., etc. (Le Festin d’Æger. Dans ce poème, Loke échange d’autres aménités avec Iduna ou Idun, gardienne des Pommes suivant l’Edda).
- ↑ Comparez (je signale ces rapprochements sans commentaires) les correspondances des présents sous-entendus de ce rôle de Loge, avec telles répliques de Hagen, au drame du Crépuscule-des-Dieux : « Mon sang vous eût gâté ce breuvage ! Il ne circule pas, en mes veines, authentique, légitime et noble comme le vôtre… Je me tiens donc à l’écart de votre ardente alliance. » Dans les Eddas non plus, Loke ne fait point partie de la race proprement dite des Dieux : puissance élémentaire, il est un de ces géants (Jötuns ), en lesquels sont personnifiées les grandes forces brutes naturelles, hostiles aux Ases ordonnateurs.