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Scène TROISIÈME

Enfin commence à poindre de divers côtés, au loin, une lueur d’un rouge sombre : on distingue, à perle de vue, un immense.
GOUFFRE SOUTERRAIN,
où d’étroits orifices, des puits, semblent, de toutes parts, déboucher.
(ALBERICH tire de ce côté, par les oreilles, hors d’une galerie latérale, MIME, qui pousse des gémissements aigus.)
ALBERICH

Héhé ![1] Hehe ! Ici ! par ici ! Gnome sournois ! tu seras pincé ferme, je m’en charge, si tu ne m’ajustes pas sur l’heure, parfaitement, conforme à mes ordres, le chef-d’œuvre !

MIME, hurlant.

Ohe ! Ohe ! Aou ! Aou ! Lâche-moi, seulement ! Il est prêt, conforme à tes ordres, articulé, à force de soins, de peines, de sueurs : ôte seulement les ongles de mon oreille !

  1. Ce cri familier d’Alberich est, dans maintes légendes germaniques, prêté aux nains. Ainsi, dans sa condensation de la mythologie nationale (mieux : des mythologies de sa race), le génie de Wagner n’a rien oublié, rien négligé.