l’approche de ceux-ci, nous empêcher de témoigner une involontaire aversion.
Nous touchons ici le point capital de notre sujet. Il nous faut expliquer le pourquoi de cette répulsion involontaire que provoquent en nous les Juifs, et tenter de justifier cette antipathie qui reste, en fin de compte, plus forte en notre esprit que la tentation que nous avons de nous en libérer.
C’est encore nous illusionner en connaissance de cause, lorsque nous croyons immoral et contraire aux lois établies, que de nous laisser aller à notre aversion naturelle pour l’esprit juif. Il n’y a que fort peu de temps que nous avons compris qu’il serait plus raisonnable de nous libérer de nos suggestions afin d’examiner, dans le calme, l’objet de notre puissante sympathie afin que nous arrivions à comprendre cette aversion que nous avons pour lui, en dépit de nos illusions les plus libérales.
À notre profonde stupeur, nous fîmes alors la découverte que dans nos luttes libérales nous planions très haut dans le ciel, que nous nous battions avec les nuées, pendant que la terre, cette réalité tangible, était accaparée par un possesseur qui daignait peut-être prendre goût à nos sauts périlleux, mais qui avait surtout en vue de ne point nous dédommager de notre intervention et demeurait bel et bien l’usurpateur de nos biens. Petit à petit, le « créancier des rois » est devenu « le roi des croyants » et nous serions vraiment naïfs d’écouter sa demande d’émancipation, alors qu’en fait, c’est nous qui sommes réduits à nous libérer de la tutelle juive.