Page:Wagner - Le Judaïsme dans la musique, trad. Trèves.djvu/15

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donc, dans cette langue, faire œuvre de poète ou d’artiste : il devra se contenter d’imiter, de répéter.

D’ailleurs, l’accent purement physique du parler juif nous choque désagréablement. Malgré un contact de plus de vingt siècles avec les nations européennes, la civilisation n’est pas arrivée à faire disparaître certaines particularités d’expression et de tonalités propres au Juif.

Rien de plus désagréable pour notre oreille que le son à la fois zézayant, criard et traînard qui est à la base de la prononciation juive. De plus, le Juif a une façon tout à fait impropre d’employer notre langue, l’altération systématique qu’il fait de certains termes, certains tours de phrases qu’il emploie mal à propos ne manquent pas de provoquer en notre esprit un trouble tel que nous ne demandons plus qu’est-ce qu’il nous dit, mais comment il nous le dit.

Il est de toute importance de reconnaître ce phénomène pour nous expliquer l’impression produite sur nous par les œuvres musicales des Juifs modernes. Lorsque nous entendons un Juif parler, nous sommes blessés de rencontrer dans ses discours une absence complète de chaleur et d’humanité. La froide indifférence de son bredouillement ne tend jamais à s’inspirer des accents véhéments de la passion. Que nous nous sentions, dans une conversation avec un Juif, poussés à nous émouvoir, nous verrons celui-ci se dérober, car il est incapable de répondre sur le même ton. En aucun cas, le Juif ne s’anime dans un échange d’impressions, à moins que ne soient en jeu ou sa vanité ou ses intérêts ; et alors son animation