n’est que lorsque la vie organique de celle-ci périclita, que les éléments extérieurs prirent suffisamment d’empire pour s’en rendre maîtres et la décomposer. La chair d’un tel cadavre, grouillant de vers, peut se dissoudre, mais il n’est personne qui puisse pour autant le considérer comme une chose vivante.
La vie a fui ce corps pour aller retrouver la vie ; ce n’est que dans la vie même que nous retrouverons l’esprit artistique qui doit nous inspirer et non sur ce cadavre décomposé et dévoré par les vers.
J’ai dit plus haut que les Juifs n’avaient pas produit de véritable poète. Il est temps à présent de parler de Henri Heine.
À l’époque de Goethe et de Schiller, on ne connut pas de poète juif. Ce n’est que lorsque la poésie devint, chez nous, quelque chose de mensonger et d’hypocrite, et qu’elle ne fut plus capable de produire un véritable poète, que parut alors un Juif très doué pour la poésie et qui prit pour tâche de railler d’une façon cinglante notre indigence et notre hypocrisie jésuitique. De même, il flagella tout aussi impitoyablement ses coreligionnaires musiciens qui se prétendaient des artistes. Aucune illusion ne tint devant lui. Le démon de la négation le poussa sans trêve ; il renia tout ce qui lui parut bon à renier, mais se mentit à lui-même en se croyant un poète et reçut comme châtiment ses poésies rythmées par nos compositeurs.
Heine fut la conscience du judaïsme, de même que le judaïsme est la néfaste conscience de notre civilisation moderne.