Page:Wagner - Lettres à Auguste Rœckel, 1894, trad. Kufferath.djvu/41

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IV Zurich, 25 janvier 1854

Comment il s’est fait que j’ai laissé sans réponse ta dernière lettre pendant quatre mois, je me l’explique parfaitement à moi-même, mais il me sera difficile de te le faire comprendre, à toi, très cher ami! La cause première est, en tous cas, la haute portée de ce que tu m’as écrit. Te répondre sur le même ton, cela ne dépendait pas seulement de mon bon vouloir, mais encore de mon pouvoir. Pendant tout l’été passé, j’ai été très peu tranquille. Liszt m’a rendu visite pendant le mois de juillet; ensuite j’ai fait un séjour dans une station balnéaire, à Saint-Moritz, dans les Grisons (six mille pieds au-dessus de la mer) ; à la fin d’août, je suis parti pour l’Italie, — du moins pour la partie qui m’en est ouverte (I) :

(I) En raison de son exil de Saxe, l’Autriche et, par conséquent, les provinces italiennes encore soumises, à cette époque, à la domination autrichienne lui étaient interdites.