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Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/130

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Le jeu que joue la cabale et qui n’est calculé que pour me mettre hors de moi et m’arracher une indiscrétion, finira de lui-même. Mais quelle énergie, qui m’enlèverait à jamais à mon repos, me faudrait-il pour soustraire mon jeune ami à son entourage ! — Il tient si ferme, il est si touchant dans sa fidélité pour moi et pour le moment ne veut rien savoir de tout cela. —

Que dites-vous de mon sort ? — Mon aspiration vers le dernier repos est inexprimable : mon cœur ne peut plus supporter ce vertige ! —

Salut cordial à Wille !

Votre très fidèle
Richard Wagner.

Munich, 26 février 1865.

Amie chérie !

Miracle ! J’ai enfin une heure de tranquillité et de repos moral que j’emploie à expédier une douzaine de lettres. C’est justement le tour de la vôtre, car vous devez recevoir deux ou trois lignes, cela va sans dire, quoique Cosima m’ait promis de vous écrire en mon nom. Il doit pourtant vous être impossible de croire que j’aie pu, à cette époque de l’année, ne pas penser tous les jours à vous avec reconnaissance, amour et mélancolie ? — Certainement non ! Chaque brin d’herbe qui croît dans