Aller au contenu

Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trice de ses enfants, comme me l’avait écrit Wagner. Sa culture intellectuelle et le tact de la femme qui connaît le monde et la vie, rendaient sa conversation très attrayante.

L’époque où nous nous voyions ainsi, était sérieuse et grosse de conséquences. Les combats et les victoires des armées allemandes, l’inquiétude et les soucis pour les parents et les amis qui gisaient blessés à l’hôpital, la profonde douleur pour d’autres qui étaient tombés sur le champ de bataille, la grandeur des événements qui amenaient forcément une solution, le long siège de Paris, les princes et les rois allemands qui posèrent à Versailles la couronne impériale sur le front du chef victorieux de l’Allemagne unifiée, tout ce qui arriva si précipitamment alors, était si grand historiquement que l’on se sentait soi-même élevé, et que les simples faits de la vie ordinaire semblaient eu recevoir une consécration. Je me souviens comme nous fûmes profondément remués lorsque, par une froide et calme journée, la canonnade du siège de Belfort tonna jusqu’à nous.

Lorsque, la guerre terminée, le peuple allemand sous son glorieux empereur, commença à sentir en soi la force qui lui venait de l’unification, lorsque tout s’agita et tendit en avant, à ce moment-là Wagner aussi se tourna vers la