Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/21

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En 1851, par suite de l’effondrement de la Révolution de 1848, qui avait ébranlé chaque ville, chaque village, chaque hameau et même chaque cœur sur la terre allemande, le Dr  François Wille quitta Hambourg avec sa famille pour aller s’établir en Suisse ; la Suisse était la patrie de ses aïeux et, par son père, il appartenait au canton de Neuchâtel. Celui-ci était né dans le comté de Valangin, mais, marié à une Hambourgeoise, il avait vécu et était mort dans la patrie de sa femme. Pour rendre la prononciation de son nom plus facile à ceux au milieu desquels il était appelé à vivre, le père avait retranché une voyelle à son nom et le fils signait du nom moitié français, moitié allemand de « François Wille » les articles qui l’avaient fait connaître dans un cercle assez vaste. Les études universitaires allemandes l’avaient intimement uni à l’Allemagne, mais l’élément bourguignon était resté dans son tempérament et même dans son caractère, l’élément bourguignon, c’est-à-dire un élément germanique, puisque les Neuchâtelois, quoique Français de langue, descendent, paraît-il, des anciens Burgondes.

François Wille avait déjà une jeunesse assez tourmentée derrière lui quand il était entré dans le journalisme à Hambourg. De mauvaises