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Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/20

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gracieux protecteur de sa vie ». C’est à Mariafeld que l’envoyé du roi de Bavière vint chercher Wagner.

Les trois dernières lettres sont des années 1869 et 1870 et font allusion au bonheur serein dont Wagner, arrivé à l’un des apogées de sa carrière, à l’abri des dangers du monde, près de Lucerne, dans l’un des sites les plus enchanteurs de la terre, put enfin jouir, le cœur satisfait et l’esprit libre, auprès d’une femme de haute race comme lui, la fille géniale de Liszt.

Qu’est-ce que Mariafeld au bord du lac de Zurich ? Le nom de cette propriété ne se trouve sur aucune carte. Quels sont ces amis avec lesquels le Créateur du drame musical était si intimement lié qu’il allait les trouver à un moment qui ne comptait certes point parmi les moments lumineux de sa vie ? Ils n’appartiennent point aux personnalités que tout le monde connaît.

Les bouleversements de la Révolution de 1848 avaient réuni alors des hommes qui, sans elle, ne se seraient jamais rencontrés. Pour placer les lettres de Wagner dans leur milieu naturel, il faut donc que je parle de nous : je le ferai brièvement et prie le lecteur, tout en tenant les yeux fixés sur la figure principale, de bien vouloir accorder un peu d’attention aux traits secondaires.