Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/24

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fait remonter à cette activité une grande part de la vie politique qui se manifesta avant les événements de mars et, d’un autre côté, on estimait fort le journaliste qui, défiant une presse asservie, était toujours prêt à défendre les idées libérales avec de bonnes armes bien aiguisées et bien trempées. La parole et l’esprit obéissaient à son commandement et quoiqu’il se tînt tous les jours sur la brèche, sans cesse exposé aux traits qui le visaient par derrière, jamais il n’a été délogé de sa position.

Ce qui est le but même de toute ambition bourgeoise, c’est-à-dire de l’avancement, une place dans une classe quelconque de la société, ne semble jamais avoir été d’accord avec ses intentions. Il vivait d’après la loi de sa propre et libre personnalité, fréquentant qui lui plaisait, désintéressé, mais ne relevant absolument que de lui-même.

Des hommes comme Welcker et d’autres libéraux de l’Allemagne du Sud allaient le voir chaque fois qu’ils venaient à Hambourg ; les personnalités marquantes du Schleswig-Holstein appréciaient le journaliste dont les articles défendaient avec énergie les droits des duchés. Henri Heine, Detmold, Wienbarg, Hoffmann von Fallersleben, d’autres écrivains et littérateurs dont le nom m’échappe, étaient liés avec