Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/45

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à Zurich, étudiant les sagas héroïques et l’Edda, pour l’explication et l’exégèse desquels il allait souvent trouver le savant professeur.

C’était du temps d’Oken que ce dernier avait été appelé à l’une des chaires de la nouvelle école supérieure de Zurich ; habitué aux mœurs originales des étudiants d’Iéna, Ettmuller, comme me l’a raconté une vieille amie, avait fait sensation lorsqu’il avait traversé la ville, vêtu d’un habit moyen-âge à grand col de dentelle, et portant en sautoir une guitare aux rubans bleus, pour aller donner une sérénade à une honnête jeune fille de Zurich, devenue plus tard sa femme.

Ettmuller était des plus savants dans sa partie. Uhland lui rendait visite quand il venait à Zurich, c’était l’un des « habitués du dimanche » du comte de Benzel-Sternau, à Maria-Halden, il était lié avec Fellen, le premier protecteur et l’ami de Georges Herwegh. Dans les dernières années de sa vie, Ettmuller, avec sa longue barbe blanche qui semblait raidie par tous les frimas du nord, ressemblait à Bonhomme Noël.

Je termine ici ma causerie sur nous et sur Mariafeld ; désormais il n’en sera plus question, si ce n’est en ce qui concerne Wagner.