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Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/44

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à Zurich des amis avec lesquels il avait étudié, le Dr Giesker, qui fut plus tard professeur à Zurich, Osenbruggen, qui avait été son camarade à Kiel, le Dr Luning, de Westphalie ; nous avions avec eux et leurs familles des rapports fréquents et agréables. L’Université de Zurich pouvait s’enorgueillir alors de la présence de Ludwig, le physiologiste, et de Mommsen, le grand historien. Mommsen nous apporta un jour les poésies de Klaus Groth et nous fit la lecture de la Pêche de Veile et d’autres choses encore ; cette lecture et ce bon accent bas-allemand furent pour moi comme un salut de la patrie, qui me réchauffa le cœur.

Il n’y a pas de société plus agréable que celle d’un petit cercle d’hommes cultivés, restant longtemps à table en face d’un verre de vin, et laissant couler librement paroles et discours. Il va sans dire que la bienveillance doit être la base même de la conversation et que le misérable sentiment de l’ « ôte-toi de là que je m’y mette » doit en être absolument absent.

Je citerai encore un savant remarquable qui a fréquenté Mariafeld pendant des années, c’est le professeur Ettmuller, si profondément versé dans la connaissance des antiques trésors de la poésie anglo-saxonne, norse et allemande. C’est lui qui nous annonça que Richard Wagner était