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celle de ma femme, qui vous remercie beaucoup de votre bon souvenir.

Vous priant de bien vouloir présenter mes meilleures amitiés à M. Wille, je suis

Votre reconnaissant et dévoué
Richard Wagner

Zurich, 18 mai 1852.

Tel fut le premier salut de Wagner à Mariafeld !

J’avais appris à le connaître à Dresde en 1843, à une soirée donnée par le major Serre, qui fonda plus tard l’œuvre philanthropique de l’Institut Schiller. Je n’étais pas encore mariée alors, et j’étais allée rejoindre ma sœur qui avait amené son mari à Dresde, pour l’y faire soigner par un célèbre médecin. Nous n’étions pas d’humeur à aller dans le monde et nous nous retirâmes de bonne heure, mais l’image de Wagner s’était gravée en moi, le corps élégant et souple, la tête au front puissant, l’œil perçant et le trait énergique qui se creusait autour de la bouche petite et décidée. Un peintre, qui était assis auprès de moi, m’avait fait remarquer le menton droit et saillant, qui semblait taillé dans le marbre et donnait au visage un caractère tout particulier. La femme de Wagner avait