Aller au contenu

Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’élevant sur la verdoyante colline, non loin de la maison de Wagner. La richesse et tous les raffinements de l’élégance et du goût y poétisaient la vie. Le maître de la maison était d’une générosité, d’une sympathie inépuisables dans les efforts qu’il faisait pour faire réussir ce qui excitait son intérêt, d’une admiration sans bornes pour l’homme extraordinaire que le sort avait rapproché de lui, La jeune femme, gracieuse et délicate, aux goûts raffinés, aux tendances idéales, ne connaissait le monde et la vie que comme la surface d’une eau majestueuse et calme ; une mer sereine et des vents caressants devaient pousser sa barque vers les îles des bienheureux. Épouse aimée et admirée, mère heureuse, elle vivait dans l’adoration de ce que l’art et la vie ont de grand et jamais, jusqu’alors, le génie ne lui était apparu dans des proportions aussi colossales d’énergie et de force créatrice. L’installation de la maison, la richesse du maître faisaient de cette belle demeure un centre de réunion dont le souvenir est resté cher à tous ceux qui en ont fait partie. C’est ainsi que se formèrent des rapports charmants qui, fondés sur l’amitié et des sentiments élevés, se développèrent sous un ciel pur, au milieu d’émotions et de circonstances diverses.

Mais les dieux sont jaloux et ils exigent des