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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI


J’oubliai loul ce qu’on pouvait prévoir d’embarras, et je me livrai à la joie vraiment cordiale de voir de près l’étonnant personnage, d’entendre son œuvre sous sa direction ; sur-le-champ je me proposai de mettre tout en œuvre pour le satisfaire. Je lui déclarai cette intention avec l’accent du zèle le plus sincère : là-dessus, il eut un sourire bienveillant, presque enfantin ; bref, pour dissiper dans son esprit toute arrière-pensée sur ma sincérité, je lui proposai tout simplement de diriger lui-même, sans plus attendre, la répétition fixée au lendemain ; mais alors il se rembrunit tout d’un coup, et parut se dire qu’on allait faire des difficultés à plusieurs de ses exigences ; fort agité, pourtant il ne s’expliquait clairement sur rien, si bien que j’avais grand’peine, par mes questions, à obtenir qu’il me dît par quelles mesures je pourrais le décider à se charger de cette tâche.

Après quelques hésitations il finit pourtant par me demander avec quelle sorte de bâton