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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

d’amitié, je fis comprendre à Sponlini qu’il s’échauffait inutilement ; je lui donnai l’assurance que tous ses vœux seraient accomplis, et notamment, qu’on manderait M. Édouard Devrient, qui gardait encore en mémoire les moindres détails de la représentation de la Vestale, à Berlin, afin qu’il dressât les choristes et les comparses à donner à leur accueil toute la solennité voulue ; je pus ainsi arracher le maître à la situation ridicule où je l’avais trouvé engagé, à ma grande désolation. Cette promesse l’apaisa, et nous esquissâmes ensemble un plan d’études conforme à son désir.

À la vérité, j’étais le seul qui, malgré tout, ne fit pas grise mine à cette nouvelle tournure des choses ; c’est qu’à travers des manières qui souvent frisaient le burlesque, en dépit d’altérations baroques dont j’arrivais peu à peu à trouver l’explication, je démêlais quelle énergie peu commune mettait Spontini à poursuivre et à maintenir un but de