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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

voulez-vous que quiconque puisse inventer quelque chose de nouveau, moi, Spontini, déclarant ne pouvoir en aucune façon surpasser mes œuvres précédentes ; d’autre part étant avisé que depuis la Vestale il n’a point été écrit une note qui ne fût volée de mes partitions. »

Pour nous prouver que cette accusation de plagiat n’était pas simplement une phrase en l’air, mais qu’elle reposait sur des faits scientifiquement constatés, il invoquait le témoignage de sa femme. Elle avait eu sous les yeux, ainsi que lui, une volumineuse dissertation écrite sur ce sujet par un des plus illustres membres de l’Académie française ; dans ce mémoire qui, pour des motifs particuliers, n’avait pas été livré à la publicité, il était prouvé fort clairement, et par raison démonstrative, que, sans la prolongation de la sixte, inventée par Spontini et mise en œuvre dans la Vestale, la mélodie moderne tout entière n’existerait pas, et que