les deux juifs errants qu’il a attirés, tout espoir est perdu. »
À ce moment de l’entretien, notre aimable hôtesse crut s’apercevoir qu’il serait à propos de faire quelque peu diversion à la grande surexcitation du maître. Le théâtre était à deux pas de sa maison ; comme on donnait justement Antigone ce soir-là, elle engagea Spontini à s’y laisser conduire par un ami présent parmi les invités, l’assurant que l’arrangement de la scène, excellemment disposée à la manière antique, d’après les plans de Semper[1], l’intéresserait beaucoup. Il refusa d’abord, prétendit qu’il connaissait cela depuis son Olympie, et dans de bien meilleures conditions. On parvint néanmoins à le décider ; mais son absence ne fut pas longue : il revint avec un dédaigneux sourire, et déclara qu’il en avait vu et entendu plus qu’il
- ↑ L’architecte Semper, né à Dresde, prit part avec Wagner à l’insurrection de 1848 et fut exilé avec lui ; il est l’auteur des plans du théâtre de Bayreuth.