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LETTRE SUR LE TANNHÆUSER

cherchant avec anxiété où m’adresser pour l’exécution de mes nouvelles œuvres, je dus finir par reconnaître l’heureuse portée de l’ordre impérial, qui mettait à ma pleine et entière disposition, sans condition ni réserve, toute cette grande institution de l’Opéra, et m’accordait tous les engagements que je jugerais nécessaires. À peine avais-je formulé le désir d’une acquisition, qu’il y était fait droit, sans qu’on regardât le moins du monde aux frais ; quant à la mise en scène, on y procédait avec une minutie dont je n’avais pu me faire une idée auparavant. Au milieu de circonstances si nouvelles pour moi, je ne tardai pas à être de plus en plus possédé par la pensée que je pourrais goûter la joie d’une représentation tout à fait parfaite, idéale même. C’est précisément la vision d’une exécution pareille (quelle que soit l’œuvre), qui m’a poursuivi dès longtemps et sérieusement préoccupé, depuis que je me suis tenu à l’écart de notre théâtre d’opéra ; et voici que les