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SOUVENIRS

À la porte les Jockeys ![1] (1), a lui-même désigné mes principaux adversaires à haute et intelligible voix. Les membres de ce club (dispensez-moi, n’est-ce pas, de trop insister sur la légitimité du droit qu’ils croient posséder de régner en maîtres au Grand-Opéra) s’étaient sentis profondément lésés dans leurs intérêts par la suppression du ballet habituel au moment de leur entrée, c’est-à-dire vers le milieu de la représentation ; grand fut donc leur effroi, quand ils s’aperçurent que le Tannhæuser, à la première représentation, non seulement n’était pas tombé, mais qu’il avait même, en réalité, remporté un triomphe. C’était donc à eux, désormais, de mettre bon ordre à ce que cet opéra sans ballet se prolongeât à leur barbe de soirée en soirée ; à cet effet, en quittant la table, ils étaient allés faire ample provision de sifflets de chasse et autres instruments du même, genre, et voici qu’à peine entrés au théâtre, la manœuvre contre le

  1. En français.