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UN SOUVENIR DE ROSSINI

maître était assiégé sans relâche, dans sa propre maison, par des rapports et des représentations au sujet de mes prétendues attaques dirigées contre lui ; la suite montra qu’en dépit de désirs manifestes, on ne put le décider à se prononcer contre moi. S’est-il cru atteint par les calomnies qu’on lui rapportait journellement sur mon compte ? C’est ce que je n’ai jamais pu tirer au clair. Des amis me pressèrent d’aller trouver Rossini, pour lui fournir des renseignements exacts au sujet de cette agitation. Je déclarai ne vouloir rien faire qui pût entretenir de nouveaux malentendus : que si Rossini, livré à son propre jugement, ne voyait pas clair en cette affaire, ce n’était pas moi qui pourrais, d’après le mien, lui donner des éclaircissements. Après la catastrophe qui atteignit mon Tannhæuser, quand il fut représenté à Paris au printemps de 1861, Liszt[1], arrivé à Paris peu après, et

  1. En passant, et pour plus ample rectification d’inventions toutes récentes mises sur le compte de Ros-