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SOUVENIRS

nait plus qu’à la vie privée, et qui semble s’y être comporté à tous égards, avec l’insouciante indulgence du sceptique enjoué, ne peut certes pas être transmis à l’histoire en plus fausse posture que marqué au sceau d’un héros de l’art, d’une part, et ravalé, de l’autre, au rôle frivole de plaisantin. Ce serait également une grosse faute de chercher pour Rossini une place intermédiaire entre ces deux extrémités, à la façon de la critique actuelle soi-disant impartiale. En revanche, Rossini ne sera jugé à sa juste mesure que lorsqu’on aura tenté, d’une façon intelligente, une histoire de la civilisation de notre siècle depuis son commencement jusqu’à nos jours ; dans ce travail, au lieu de céder à la tendance en vogue, qui attribue à la civilisation de ce siècle le caractère tout à fait exclusif d’un progrès universellement florissant, on devrait, enfin, simplement ne pas perdre de vue la réelle décadence d’une civilisation antérieure, délicate d’esprit ; si ce caractère de notre temps était