Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
UN SOUVENIR DE ROSSINI

on avait certainement pris soin que les historiettes du même acabit qui couraient à son compte ne vinssent plus à sa connaissance ; pas plus qu’avant, pourtant, je ne me crus mis en demeure d’aller jusqu’à entrer en lice en faveur du diffamé, lequel, âmes yeux, était évidemment Rossini. Mais voici que depuis la mort récente du maître, il se manifeste de toutes parts des dispositions à publier sur lui des esquisses biographiques, et je m’aperçois avec peine que ce faisant, on cède surtout à la démangeaison de se ménager d’heureux effets, en rapportant des historiettes de toute provenance, contre lesquelles le défunt ne peut plus protester ; je ne pense donc pas qu’actuellement je puisse mieux marquer mon respect sincère pour le feu maître, sinon en faisant part de mon expérience personnelle au sujet du degré de créance mérité par les anecdotes qu’on lui prête, et en contribuant à la juste appréciation historique de ces récits.

Rossini, qui depuis longtemps n’apparte-