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SOUVENIRS

et que je pouvais être satisfait du succès ; à l’occasion d’une représentation de Tannhæuser à Dresde, il déclara qu’une entrée en forme de canon, dans l’Adagio du second finale, lui plaisait fort : mais, quant à la symphonie et au manuscrit, jamais il ne m’en souffla mot ; c’était pour moi, bien entendu, une raison suffisante de ne pas m’informer de sa destinée.

Le temps passa : il y avait longtemps déjà que mon célèbre et discret protecteur avait cessé de vivre, quand des amis à moi eurent l’idée de rechercher cette symphonie. L’un d’eux connaissait le fils de Mendelssobn, et entreprit de s’adresser à lui en qualité d’héritier du maître ; mais cette démarche et d’autres restèrent sans résultat : le manuscrit était perdu, ou du moins on n’en voyait pas trace.

À la fin, un vieil ami m’avisa de Dresde qu’on avait trouvé là une valise remplie de musique ; je l’y avais oubliée au temps de mes jours troublés. Parmi cette musique, on avait découvert les parties d orchestre de ma