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HISTOIRE D’UNE SYMPHONIE

symphonie, copiées à mes frais pur un copiste de Prague. Ces parties furent remises en ma possession, et mon jeune ami Antoine Seidl s’en servit pour composer une partition nouvelle.

En lisant alors cette partition tout à mon aise après un demi-siècle, je devais songer une fois de plus à la disparition du manuscrit, et aux motifs de cette disparition, très probablement les plus naturels du monde. Comme je savais bien que le recouvrement de ce manuscrit ne pouvait avoir d’importance, sinon celle de donner satisfaction à une affectueuse coutume de famille, je résolus de laisser mon œuvre résonner une fois encore, mais seulement dans l’intimité familiale.

Ce projet vient de s’accomplir de la manière la plus heureuse, à Venise, il y a quelques jours, et je puis vous faire part en quelques mots des impressions que j’éprouvai à cette occasion.

Permettez-moi, tout d’abord, d’affirmer que