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ESQUISSE AUTOBIOGRAPHIQUE

voulut me venir en aide. Il me mit alors en relations avec le directeur du Grand Opéra, Léon Pillet : à cette occasion, il fut question d’un opéra en deux ou trois actes dont on me confierait la composition pour ce théâtre. Dans cette éventualité, je m’étais déjà pourvu d’un canevas de sujet. Le Hollandais errant, dont j’avais fait sur mer la connaissance intime, avait persisté à captiver mon imagination ; de plus, j’eus connaissance de l’emploi caractéristique qu’avait fait Henri Heine de cette légende dans une partie de son Salon. En particulier, le mode de rédemption de cet Ahasvérus de l’Océan, emprunté par Heine à une pièce hollandaise du même titre, acheva de me mettre en main tous les moyens propres à faire de cette légende un sujet d’opéra. Je m’entendis là-dessus avec Heine lui-même, je composai le canevas et le transmis à M. Léon Pillet, avec la proposition de faire faire d’après lui un livret français. Les choses en étaient arrivées là, quand Meyerbeer quitta encore Paris