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Page:Wagner - Tristan et Yseult, 1886, trad. Wilder.djvu/16

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ACTE PREMIER
BRANGAINE.

Allons, de grâce, plus de leurre !
Je parle clairement : on veut vous voir,
Messire ! et vous parler sur l’heure.

TRISTAN.

Toujours soumis à son désir,
Tristan met son honneur, sa gloire à la servir.
Mais si j’osais quitter mon poste,
Qui guiderait la nef au port où l’on m’attend ?

BRANGAINE.

Vous êtes plein de ruse et prompt à la riposte
Vous m’éludez adroitement.
Mais voici ce qu’a dit la noble et fière femme !
» Va dire au serf : qu’il est à moi,
Et qu’il me craigne, moi, sa dame ! «

KOURWENAL,
d’un bond se dressant debout.

Répondrai-je pour toi ?

TRISTAN,
avec calme.

Et que veux-tu que l’on réponde ?

KOURWENAL,
à Brangaine.

Ouvre l’oreille, écoute, moi : —
Le preux Tristan, l’orgueil du monde,
N’est pas un vil vassal.
Héros sans pair et sans rival,
Il sort du sang royal ;
Or donc, des rois il est l’égal !