Le triste jour, pour la dernière fois !
Sire ! voilà le traître ! —
L’ai-je accusé sans droits ? —
Quand j’engageais ma tête,
Avais-je trop risqué ? —
La preuve de son crime est faite,
Le suborneur est démasqué
Et Mélot t’a montré son zèle !
après une vive commotion et d’une voix tremblante.
Zèle cruel ! zèle fatal !
C’est donc à toi, l’ami le plus loyal,
C’est donc à toi, le preux le plus fidèle,
Que je dois demander raison
De cette infâme et lâche trahison ? —
Ô misère ! ô bassesse !
Celui qui trompe ma vieillesse
C’est le fils de mon cœur, mon bien-aimé Tristan !
avec des gestes violents et convulsifs.
Spectre du jour, ombre odieuse,
Fuis loin d’ici ; va-t-en ! va-t-en !
avec une émotion profonde.
Ô douleur ! ô torture affreuse !
Où donc es-tu, vertu des temps meilleurs,
Ô loyauté, fierté des nobles cœurs,
Si, sans pudeur, Tristan te chasse de son âme ! —