Page:Wailly - Éléments de paléographie, I.djvu/406

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«la seconde représente dans la même attitude Baudemond, ancien écrivain de « la vie de S. Amand. Il ne s’ensuit pas qu’aux ix e et x e siècles l’usage des cannes « fût totalement aboli , mais bien qu’on se servait de plumes même pour écrire «les manuscrits. Après tout, quand les cannes n’auraient plus été employées « dans les manuscrits, on n’en pourrait rien conclure par rapport aux diplômes. Comme on remarque dans ces derniers des traits nets et dégagés qui « semblent caractériser la plu nie, on en observe d’autres obscurs et grossiers, « qui paraissent nous annoncer le calamus. Supposé que la canne fût encore «alors de quelque usage en France pour transcrire les manuscrits, au V «siècle, Pierre le Vénérable ne connaissait plus que celui de la plume. On n’avait ordinairement recours au pinceau que pour former des lettres en or «ou en cinabre. Les Chinois n’ont point encore aujourd’hui d’autre plume. (Test avec le pinceau trempé dans l’encre de la Chine, qu’ils peignent leurs «caractères. Les empereurs grecs se sonl servis du pinceau pour souscrire ; « mais on ne peut douter qu’ils n’aient aussi usé de plumes, soit ordinaires, « soit de quelque métal, quand on a vu quelques-unes de leurs signatures « T^cp)^ pouvant également signifier le calamus et le pinceau , on ne sait si l’ émet pereur Justin employait l’un ou l’autre dans ses monogrammes. On pourrait « dire la même chose de ceux de quelques-uns de nos rois. u jugement de «quelques gens de lettres, l’écriture des livres de linge, si célèbre chez les «Piomains, n’était pas peinte avec le calamus, mais avec le pinceau.» (Nour. Tr. de Dipl. tom. î, p. 536-539.)