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Et que ta main soit ferme et ton regard lucide.
Ainsi travaille dur, car on n’a rien pour rien ;
Ne compte pas sur un miracle ; et sache bien,
Quelles que soient ta fièvre et ton impatience,
Que l’homme ne peut rien fonder sans la science.
Mais ce n’est point assez, pour que tu sois heureux,
De faire œuvre solide et durable : je veux
Que la maison de tous, si longuement rêvée,
Surgisse, quand tes mains l’auront bien achevée,
Merveilleuse de grâce et de splendeur ; je veux
Que l’Art et la Nature y caressent les yeux ;
Qu’elle rie au soleil, riche de feuilles vertes,
De fleurs, de bruits, d’oiseaux, et largement ouverte
Aux souffles du printemps comme aux clartés du ciel ;
Que l’abeille ouvrière y façonne son miel ;
Que l’hymne de la joie humaine y retentisse,
Et que tout soit beauté quand tout sera justice !