Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/205

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plus secrets de leur âmo et de leur demeure, il en parle intensément, avec bonhomie et simplicité, en poète réaliste soucieux avant tout de vérité et de couleur, de saveur locale. Il y a dans ses poèmes jusqu’aux intonations dos paysans, jusqu’aux odeurs du sol, des villages et de l’air. Ce vrai poète de la vraie campagne patoise en berrichon les plus jolies et les plus savoureuses choses. Il écrit en français des poèmes que les lettrés les plus délicats ne liront point sans un vif plaisir.

A NUITÉE

Darrié les toits des borderies,
Quand el jour c’mence à chavirer/
Les gas ram’nont aux bergeries
Les ignell’s pour les enserrer.
Les gazoutes poussont ieux biques
En regardant les chauv’s-souris
Qui s’fougalont, les sataniques,
A la lisière des taillis.
On n’tend s’jaspiner les chavoches
Dans les ruines des manoirs,
Pendiment que l’son des cloches
Résonn’ pour l’Angélus du soir.
Au quart du bois, la lune brille :
Les chavants s’plaignont d’sa clairté
Et s’enfonçont dans les ramilles
Pour retrouver l’obscurité.
Puis, plus ren… D’hasard un bœuf qu’brâme,
Ben loin… Pas un bruit, pas un vol ;
On n’entend plus mouver une âme…
C’est qu’y va chanter, l’rossignol !

(Au pays du Bcrry.)

GENTE ROSE

Où qu’y sont enfouis nos amours,
Oh ! ma Rose, ma gente amie ?
Là-bas, dis voir, par les labours,
Là-bas sur ta lèvre endormie.