Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/206

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Où qu’y sont loin ceux temps d’aut’ fos

Que ’partions route un’ ribambelle,

Les gas marant el coeur secoué,

Les filles qu’s'armint d’ieux ombrelles !

O qu’y sont loin ceux temps anciens

Que j’nous bijions darrié les meules

Pendant qu’ton pé faisait des liens

Au soulé qu’flambait les éteules !

Quand tu mettais de biaux rubans

Pour danset l’branle et la bourrée,

Les més qu’te r’gardint sur les bancs,

D’jalous’té, t’app’lint : mijaurée.

On n’tendra-t’y plus tes chansons

Qu’tu chantais en m’nant tes aumailles

C’est-y ben vrai que les moissons

N’te verront plus pour les fauchailles  ?

La-bas,.dis voir, par les labours,

Oh ma Rose, ma gente amie,

Tout ça, c’est terré pour toujours,

L-bas, sur ta lèvre endormie.

Quand fleuriront les abaupins

Et les bruyeres dans la plaine.

J’deval’rai sous les vieux sapins

Qui r’tenont ta pauvre âme en peine.

En chapusant cheux nous, c’thiver,

Des manches d’ratiaux et d’charrue,

J’pensais 6 deux morciaux d’saul’ vert

Plantés en croix sur l’herbe drue.

Jirai dlr’ des prièr’s, des sermons,

Jirai bruler un cierge l’église,

Parc’ que la nuit j’vois des démons,

Ma Rose, les ceux qui t’ont prise  !

Quand ça s’ra l’tour de mon convoi,

Je r’grett’rai ben mes p’tit’s épargnes

Mais j’irai me r’coucher vers toi

Sous les rameaux penchants des vargnes,

où qu’y sont enfouis mes amours,

oh ma Rose, ma gente amie,